Vendredi 15 octobre
Arrivée à Skoura (1234 m)
Dernier petit déjeuner, même pas drôle, les Gaouris (Européens) tout seuls. Nous mangeons presque avec gêne, mais on nous met à l'aise : dans le tourisme, les gens ont l'habitude de jeûner tout en préparant des repas pour les visiteurs.
Départ de Sidi Flah pour la dernière étape.
Nous galopons sur les collines désertiques, cailloux noirs et gris, terre brune. Skoura apparaît, au loin.
Personne à l'horizon, juste une mule qui brait, invisible. Des nuées de criquets roses, énormes, s'envolent à notre passage. Nous apercevons un troupeau de dromadaires, autour d'une tente nomade. Il y a un dromadaire blanc, Abdou nous dit que les blancs viennent du Mali, ce sont les plus résistants.
Après avoir traversé la route (P32, encore elle), nous abordons Skoura par Ait Ben Moro, afin de montrer la kasbah mythique à Nichola - les autres connaissent déjà.
Puis nous traversons la palmeraie jusqu'à Tajanate, c'est-à-dire dans toute sa longueur. Petit galop cadencé pendant 10 minutes, l'allure nous laisse le temps de dire "Salam Alaikoum" ou "Alaikoum Salam" aux habitants.
Nous dépassons le pressoir à olives, l'odeur gourmande des zitoune prend au nez, puissante, et le sol est noir de jus.
Nous arrivons à la kasbah d'Aït Abou, fin du voyage. Les 8 chevaux restants sont là et appellent les nôtres ; concert de hennissements joyeux.
La dernière fois qu'on met pied à terre, c'est toujours à regret. On remontera, ailleurs, différemment, mais pour cette aventure-là, safi ("c'est fini") ! Les navigateurs qui accostent après avoir traversé l'océan ont-ils le même pincement au cSur ?