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Accueil/Traversee octobre 2004 jour 3
   
La piste des Caravaniers.
Traversée équestre du Haut Atlas
de Marrakech à Skoura.
Du 03 octobre au 17 octobre 2004


Mercredi 06 octobre 2004

Pique-nique à Ait Ouiksen (1860 m) après le col de Tizi Leilat
Bivouac à Zerqtene (1360 m)


6h, l'air frais s'invite sous la tente. Sur le chemin qui borde le campement, les mules passent, habillées de tapis colorés, mules blanches et fines, belles comme tout. En bien meilleure condition que toutes celles que nous avons vues jusqu'à présent ! Leurs "cavaliers" en amazone sont aussi parés de jolis vêtements.
Ils nous saluent de la main. Tous descendent au souk d' Arba' n Tighedouine, juste de l'autre côté de l'oued.
Nos chevaux sont de véritables alarmes à mules, surtout le jeune Khafif et le vieux Al Pacino; le passage des belles les font hennir à qui mieux mieux, les hennissements précèdent toujours le cliquetis des fins sabots sur la pierre.

Le petit déjeuner rassemble les esprits cotonneux, autour d'un thé à la menthe indispensable, atey, ou d'un thé anglais& pour Nichola l'anglaise ! Le khobz (pain) est farci de Vache qui rit, de Kiri, ou de confiture Baraka ou Aïcha, les deux marques phares au Maroc. B es sehha ! (Santé !)
Cette nuit Tag, mon cheval, s'est détaché et est allé directement voir Farouk, il avait visiblement un compte à régler; mais plus de bruit que de mal heureusement.

On selle les chevaux. Tag est blessé au passage de sangle, il a des gonfles (sortes de boules) dues à une négligence des cavaliers précédents. A leur décharge, ça arrive souvent. N'empêche, on me donne un Oued n Zat, rencontre avec les mulesprotège-sangle doux pour atténuer, et je sangle très peu. Je n'ai qu'à bien me tenir sur ma selle et ne pas faire trop d'acrobaties !

On descend à pied jusqu'à l'oued n Zat, pour faire boire les chevaux. Là, c'est le souk, mais au sens français du terme (en plus du "vrai" souk un peu plus loin) : des ribambelles de mules veulent nous dépasser et nos chevaux se sont répartis dans l'oued, bouchant le passage. Hennissements, agitation, les chevaux distraits ne pensent plus à boire mais à voir ces mules de plus près, lancer des coups de pieds, faire mille et une bêtises. Nous prévenons les propriétaires de ces mules : gardez vos distances ! Al Pacino, qui décidément porte bien son nom, est particulièrement intenable.
Enfin, nous passons la rivière et tournons à droite dans les roseaux, pour éviter le chemin du souk, très fréquenté.

Mohcine et KhafifMais cela ne nous dispense pas de croiser tous ceux qui descendent de la montagne, et ils sont nombreux : mules, ânes, 4x4 surchargés (que Nicole surnomme "road people" en référence aux "boat people".) Parfois, nous devons même faire un détour en coupant à travers le maquis, lorsque la route n'est pas assez large pour se croiser.
Des convois de mules ou d'ânes en file indienne. Les regards se croisent, les sourires échangés annihilent les quelques mètres, et surtout ce terrible dénivelé entre nous, à cheval, et eux, à dos de mules. Mules, chevaux, c'est kif kif, c'est zund zund (en berbère.) Pression des mollets d'un côté, jambes battant les flancs de l'autre; confort des selles en cuir aux étriers clinquants, ou tapis berbères amortissant les saccades du pas de la mule& Toujours sourire de tout son cSur, sourire avec le respect dans les yeux, pour dire "nous sommes égaux", et pas "nous sommes des produits raffinés d'une civilisation qui a beaucoup d'avance sur la vôtre"; message que leur renvoient déjà des colonies de touristes en short et en préjugés, et qui ont parfois forgé chez ces Berbères une méfiance bien légitime.

Tiens, et là, ce sont des Gaouris (Européens), aussi, qui ont construit cette maison affreuse, comme une verrue sur la colline que nous contournons. Ciment, béton, toit en pente, couleurs tristes, et clôture tout autour : bravo !

Heureusement, la piste et les sentiers de maquis nous mènent vers la vallée d'Aït Atmane, vierge de toute présence occidentale. Après avoir traversé plusieurs villages authentiques, nous pénétrons au cSur de celui d'Ait Ouiksene (1460 m). Sur les pas de porte, les femmes et enfants nous saluent. Un coq pousse son cri du matin, un peu tardif. Plusieurs maisons ont un four à hammam, dans la cour, sorte de monticule un peu conique et noirci de fumée.
A la sortie du village, l'école primaire; les murs sont trop hauts, mais on entend les cris des enfants, probablement excités par notre passage.





Nous continuons sur la piste, entourée de champs de maïs et de noyers auquels grimpent des chèvres, nous chevauchons vers le cSur des montagnes, et montons au col de Tizi Leilat (1860 m.) Quelques moutons, un chien les garde et aboie férocement. C'est un gros chien, costaud, avec une bonne grosse tête sauvage.

Nous nous arrêtons pour pique-niquer après le col de Tizi Leilat. Les arbustes (chêne vert piquant) nous gardent un coin d'ombre. Ils servent de bois de chauffage aux gens d'ici. Nous sommes sur le Jbel Ourgouz, montagne dont le sommet culmine à 2700m, en face du jbel Ifirouane que nous laisserons sur notre gauche dans l'après-midi.
Nous déjeunons sur une couverture aujourd'hui, Mohcine l'avait prise dans son paquetage; Mohcine qui mange aujourd'hui encore comme 4 (il fait toujours une "deuxième mi-temps" comme il dit, une fois que les autres ont terminé.

Sieste à l'ombre des arbustes. Le soleil tourne et me réveille; la gourde isotherme est restée en plein cagnard, et pourtant l'eau est encore fraîche, c'est magique !
Je vais voir Tag (mon cheval) et le trouve dans une drôle de position, moitié assis, il essaie de se rouler, puis de se lever. Il semble agité. Il se lève, il bouge dans tous le sens autour de son buisson et renifle le sol comme s'il voulait se rouler. Mais il ne se roule pas. Qu'est-ce qu'il a ? Je le détache, le promène en longe et là, il finit par se rouler.
Pourtant il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond : au départ de l'étape, Tag est tout mou, et n'avance pas. On soupçonne une colique. Pour voir de quoi il retourne, et le réveiller un peu, Abdou sollicite son instinct d'entier en le présentant à Farouk pour qu'ils se sentent mutuellement. Les deux chevaux se regardent, se respirent les naseaux, mais restent sages tant qu'Abdou les surveille. Il suffit qu'il tourne la tête et fasse mine de regarder ailleurs pour que Tag commence à grignoter le poitrail de Farouk, et à menacer de frapper des antérieurs. Farouk, qui connaît Abdou, n'ose pas trop répliquer et se contente de couiner en protestation quand Tag le mord.
Finalement Tag s'est réveillé, il n'y a que ça de vrai, lui rappeler que c'est un entier dominant !

Arrivée à Zerqtene, passage de la route du TichkaL'étape de cet après-midi nous emmène dans un décor magnifique, pistes de terre rouge, villages surplombant des ravins où la végétation s'étale, les pieds dans l'eau. Nous sommes redescendus au pied de la ligne de partage des eaux de l'Atlas. Villages de Talzyada (1555m), Tabahggat (1450 m). Nous voyons la route du Tizi n' Tichka, mythique bande de goudron qui relie Marrakech à Ouarzazate, et qui porte le nom de ce célèbre col. A cette distance, de toutes petites voitures glissent dessus.

Nos chevaux descendent une colline hérissée de pins odorants.
Voici Zerqtene, son école, son centre de santé, ses arcades en bord de route, la célèbre route du Tichka que nous longeons un peu avant de la traverser. Elle est assez fréquentée, 4x4, voitures de touristes, camions, il faut faire attention. Moment de stupeur au passage d'un camion portant des vaches sur son toit, à peine protégées par des barrières, balancées de babord en tribord dans les virages&
Le sentier plonge maintenant vers l'Est, et la vallée de l'oued Ghdat, rivière qui descend du Tichka par l'Assif n Tichka. Nous y faisons boire nos chevaux avant de mettre pied à terre. Le bivouac est installé sur un grand terrain, surplombant l'oued. Nous sommes à 1500 m d'altitude. Comme dans toute vallée, le soleil se couche bien vite et nous laisse orphelins dans les ténèbres. Avec nos lampes frontales, comme des lucioles dansantes, nous zigzaguons, un seau à la main, accueillis par des hennissements d'impatience : c'est l'heure du dîner pour nos compagnons.
Et bientôt c'est notre tour de nous régaler d'un merveilleux tagine.

 

 

Ce soir je reçois un SMS de ma meilleure amie Gaya : "Hier JJ a eu 36 ans et il a eu le plus beau des cadeaux : Séraphine, notre fille ! 06/10/2004 à 11:49" Si c'est pas magique la technologie, pouvoir recevoir cette nouvelle au coeur du Haut-Atlas !

 


Note
: Les mules
Les mules sont essentielles aux habitants du Maroc rural. Capables de tracter ou porter d'énormes charges, elles sont courageuses, volontaires et jamais paresseuses... bien qu'on les dise entêtées. Dès leur plus jeune âge les Berbères savent guider la mule avec un bâton. L'animal n'est pas à la portée de tous, on dit qu'il coûte plus cher qu'un cheval. Ceux qui n'ont pas de mule ont parfois un âne, beaucoup plus petit. En arabe, mule se dit bghal et en berbère, tasserdount.
   


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08/10 - Une rentrée différente

Cette année, l'Etat marocain a décidé de soutenir l'éducation par une immense opération "Un millions de cartables", largement relayée par les medias (lire). La région de Skoura en a bénéficié, aussi les écoliers que nous avions prévu d'équiper en cartables et fournitures... l'étaient déjà !
Les fonds que nous avons réservé à cette cause, seront réattribués à une opération PICALA : doter des collégien(ne)s nécessiteux de VTT pour aller au collège.

 



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