L'énergie au Maroc
Les énergies renouvelables connaissent un essor important au Maroc, depuis quelques années. En particulier, lÉlectrification Rural Décentralisée (EDR) , qui consiste à équiper toutes les zones qui ne profitent pas encore du réseau national d'électricité, ou qui ne sont pas destinées à être raccordées au réseau : en effet, l'ONE (Office national d'Electricité) prévoit de réaliser 7% de son programme d'électrification rurale pour 2007, par l'électrification décentralisée, principalement au moyen de kits photovoltaïques, tandis que les 92% de villages concernés seront raccordés au réseau.
Les besoins du monde rural marocain correspondent en effet très bien à l'EDR :
- les douars sont très espacés, parfois inaccessibles (Haut Atlas)
- les consommations en énergie sont faibles (éclairage, télévision, radio)
- ces zones sont très peu équipées en électricité, malgré le travail constant de l'ONE et son programme lancé en 1996, le PERG, Programme d’Electrification Rurale Global (voir plus haut)
Selon l'ONE, le taux d'électrification rurale a atteint 62% en fin 2003 (contre 18% en 1995.)
Selon le CDER (Centre de Développement des Energies Renouvelables), les solutions techniques sont matures et on les distingue en 4 catégories :
A - Les systèmes solaires photovoltaïques individuels
B - Les micro-centrales hydroélectriques
C - Les aérogénérateurs de faible puissance
D - Les systèmes hybrides.
Plusieurs acteurs interviennent sur le terrain : le SAER, le PPER et Villages Power entre autres diffusent des kits solaires (catégorie A ci-dessus.)
Facile à installer et à utiliser, ils permettent de répondre immédiatement à la demande individuelle.
Quant à l'ONE, il a décidé en 2000 de sous-traiter l'électrification décentralisée photovoltaïque à des sociétés privées (dont l'EDF, avec TotalFinaElf et Total Energie, selon un accord signé en juin 2002.)
Les bénéficiaires, qui sont aussi les clients de l'ONE, payent un droit au raccordement.
Peut-on bien vivre sans électricité aujourd'hui ?
L'EDF répond dans son rapport pour le Deuxième sommet pour la terre (01/09/2002) :
"L'accès aux services énergétiques modernes permet de répondre à trois types de besoins :
- les besoins vitaux : eau potable, froid dans les dispensaires, préparation des aliments, cuisson,&
- les besoins économiques : irrigation, travail du bois, transformation et stockage de produits agricoles, soudure et mécanique, télécommunications et traitement de l'information,&
- les besoins individuels culturels et de confort : électricité pour l'éclairage domestique ou pour les outils audiovisuels, ..."
Enfin, l'EDF, dans le même rapport, apporte la mise en garde suivante :
"De nombreux programmes et projets d'électrification rurale sont basés uniquement sur les SHS ("solar home systems"). Ces systèmes individuels de faible puissance fournissent de l'électricité pour un éclairage de base et pour l'audiovisuel, mais ne permettent pas de répondre aux besoins collectifs vitaux (parce qu'ils sont à usage individuel), ni aux besoins économiques (parce que leur puissance est trop faible)."
Mais ce point de vue est contesté par un certain nombre d'acteurs des Energies renouvelables; en outre, il est évident que les équipements "SHS" individuels sont en concurrence avec les systèmes plus globaux que l'EDF et ses partenaires essaient de mettre en place.
A Ghessat, en février dernier, les maisons isolées fonctionnaient toujours avec des équipements de fortune (batterie de voiture...) Seule de rares maisons disposaient de panneaux solaires, acquis quelques 5000 Dhs. Leurs propriétaires sont décrits comme priviligiés, et regardés avec envie.
Il est temps que les autres puissent aussi être équipés d'un système efficace, silencieux et non polluant.
Pour savoir si un village est raccordé à l'électricité par l'ONE, et à quelle date il l'a été :
http://www.one.org.ma/FR/pages/lvil.asp?esp=2&id1=6&id2=129&t1=1&t2=1