Un regard sur le préscolaire au Maroc
Si au Maroc, lobjectif de généralisation de lenseignement primaire (6 11 ans) peut être considéré comme atteint, il nen est pas de même en ce qui concerne la scolarisation des jeunes enfants dont lâge se situe entre 3 et 5 ans. Depuis les années 1990, lintérêt pour léducation préscolaire sest renforcé au Maroc et plusieurs mesures ont été prises pour développer un enseignement préscolaire généralisé et de qualité.
Toutefois, lenseignement préscolaire reste privé à 100%. Les investisseurs privés ciblant les zones riches au détriment des zones rurales ou défavorisées et pauvres, un écart criant existe selon les secteurs urbain/ruraux ; les milieux sociaux économique&.
De ce fait et malgré les efforts consentis pour réorganiser le secteur du préscolaire et faciliter sa mise en valeur, lenseignement préscolaire au Maroc connaît un retard important et se caractérise par une multitude de formules sur le plan des infrastructures, de la formation des éducateurs et éducatrices ainsi que sur le choix des modèles éducatifs.
Selon une étude réalisée en 2004 seulement 53% des enfants en âge de recevoir un enseignement préscolaire sont scolarisés. Ce qui représente un déficit denviron 47% en matière de préscolarisation.
Sur ces 53% denfants fréquentant une structure préscolaire, 20% des enfants fréquentent une école maternelle moderne et 80% des enfants sont inscrits dans des jardins denfants.
Quil sagisse des écoles maternelles modernes ou des jardins denfants, lenseignement préscolaire est privé à presque 100 %. Il existe quelques écoles publiques qui intègrent une classe maternelle mais elles sont en nombre très limité. Le coût de la scolarisation préscolaire est à la charge des familles. Il varie considérablement dune structure à lautre.
Les écoles maternelles modernes :
La plupart du temps implantées dans les grandes villes, dans des locaux spacieux, elles sont financées par des capitaux privés (familles, communautés, ONG, missions diverses, entreprises, prestataires de services à but lucratifs&). Elles dispensent un service de qualité pour un coût de scolarisation pouvant être très élevé. Elles sont fréquentées par les enfants des classes moyennes « supérieures » et des classes aisées. Les éducateurs et éducatrices ont un niveau scolaire élevé et bénéficient dune formation initiale et continue qualifiante permettant de mettre en Suvre une pédagogie moderne et active adaptée aux besoins et intérêts des jeunes enfants qui leurs sont confiés. Les méthodes de travail, les outils pédagogiques et le matériel utilisé sapparentent très fortement à nos écoles maternelles françaises.
Les jardins denfants :
On distingue plusieurs sortes de jardins denfants : les jardins denfants coraniques qui dispensent un enseignement essentiellement religieux et les jardins denfants « associatifs » qui parallèlement à lenseignement du coran intègrent dautres matières comme la lecture, les mathématiques& Quels quils soient, les jardins denfants sont fréquentés par les enfants des classes moyennes « inférieures » et des classes défavorisées et pauvres des villes et des secteurs ruraux. Les locaux sont souvent exigus et dans un état très médiocre. Ce peut être : une mosquée, une habitation, une pièce (parfois un garage). Ils peuvent avoir plusieurs fonctions : alphabétisation des femmes, bibliothèque, cours de soutien scolaire pour les plus grands etc& léquipement (mobilier, matériel éducatif et pédagogique) est réduit et souvent en mauvais état. Les éducatrices ont un niveau scolaire plus ou moins élevé. Elles nont que peu (voir pas du tout) de formation leur permettant dexercer leur fonction dans de bonnes conditions. Quand ils le peuvent, les parents versent des sommes modiques contribuant ainsi à la préscolarisation de leurs enfants.